dimanche 29 mars 2009

Bienvenue aux nouveaux collègues !

Je viens de lire le message d'une collègue d'espagnol en quête d'informations sur Mayotte. Si vous venez d'apprendre que vous êtes mutés dans notre paradis et que vous avez des questions à poser, n'hésitez pas à nous écrire ! L'an dernier, à la même période, j'étais dans le même cas que vous ! Des profs super sympa (Matthieux et Chrystelle) nous ont donné les conseils qu'il fallait pour commencer du bon pied à Mayotte. Maintenant, c'est à nous de faire pareil !

lundi 23 mars 2009

La reprise

Nous avons repris le travail le 16 mars, en grande forme, après ces deux semaines de pause. A chaque retour de vacances, j'ai des appréhensions : comment les élèves vont-ils se comporter ? Est-ce que je vais y arriver ? Vont-ils retourner la classe ? Et quand je les retrouve, je réalise à quel point ils sont sympa, et la chance que j'ai de travailler avec eux.

La dernière complication que je rencontre, c'est de faire comprendre à certains élèves de 3ème que je ne compte pas les inviter à déjeuner chez moi. Eh oui ! Ils se sont mis tous seuls ce projet en tête ! Pourtant, je n'ai rien fait pour les y encourager... Il semblerait qu'une prof d'anglais de l'an dernier aurait fait ça... Elle ne m'a pas rendu service !

En tout cas, je trouve qu'on ne travaille pas si mal ici. Il est même possible d'avoir des discussions tout-à-fait sérieuses avec certains jeunes... On se retrouve alors dans une position parfois délicate, mais c'est bon de voir qu'ils ne sont peut-être pas brillants, mais ne manquent pas d'esprit critique :

Dernièrement, une classe de 4ème a dévié sur une réflexion très politique, alors que nous travaillions sur un emploi du temps espagnol. On y appelait "Lengua" le cours de langue maternelle, et ils refusaient d'accepter que cela corresponde au français à Mayotte. En fait, ils n'avaient pas vraiment tort car leur langue est le shimaoré... mais ils ont un programme de français destiné à des élèves métropolitains de langue maternelle française. Moi, je me devais de défendre le système (je n'avais pas vraiment le choix...) mais je ne crois pas avoir été convainquante.
Ensuite, quand ils ont constaté que sur l'emploi du temps étudié apparaissait l'enseignement de la langue locale (le catalan), leur première réaction a été : "Et pourquoi on n'étudie pas le shimaoré ?" Que répondre à ça ? J'ai tenté un piteux "il n'y a pas de professeur de shimaoré".
Heureusement, j'ai pu rattraper l'affaire en expliquant qu'en Espagne, certes, on étudie les langues locales, mais tout le monde est bilingue et parle parfaitement le castillan (l'espagnol), ce qui est très important pour pouvoir trouver un emploi partout sur le territoire. Là, ils n'ont plus rien rétorqué (ouf !).

mercredi 18 mars 2009

Pauvre Céréale !



Hier, nous avons fait stériliser et tatouer notre petite chatte... et nous l'avons récupérée complètement shootée en fin de journée.

Même si nous savons que nous l'avons stérilisée pour son bien (tous les vétérinaires sont d'accord sur ce point), ça nous fait très mal au coeur de la voir les deux flancs rasés et ouverts.

lundi 16 mars 2009

Conte mahorais (suite)

Deuxième partie : Nabawas et la sorcière

Une sorcière très cruelle vivait dans le village de Nabawas. Quand elle apprit l'existence de l'arbre à pain, elle eut tout de suite envie d'en goûter les fruits. Sa fille la mit en garde contre le petit garçon, qui vivait au sommet pour guetter les voleurs. "Eh bien, je le capturerai et nous le mangerons aussi !" répondit-elle.
Afin de tromper la vigilance du gardien de l'arbre, elle choisit de prendre l'apparence d'une superbe jeune fille. Elle s'avança timidement vers Nawabas et lui demanda d'une voix craintive et hésitante : "Peux-tu me donner un fruit de ton arbre ?"
Nawabas, sous le charme de l'inconnue, accepta de lui faire ce cadeau. Il cueillit un fruit et proposa de le lui jeter. "Non, ne me le jette pas ! S'il tombe dans la boue, il va salir ma robe !" s'exclama la sorcière.
Le garçon, inconscient du danger qu'il courait, descendit donc de l'arbre, et s'approcha d'elle. Elle reprit alors son apparence réelle, et l'enferma dans un grand sac, en lâchant un rire cruel. Il ne pourrait pas s'échapper, et elle aurait un bon repas !
C'était trop vite dit, car Nabawas était plein de ressources ! Le croyant incapable de se libérer, elle laissa le sac sans surveillance, pour aller au marché. Dès que le petit garçon comprit qu'elle s'était éloignée, il poussa des hurlements très forts, jusqu'à ce qu'un passant l'entende et le libère. Pour tromper la sorcière et se venger, il remplit alors le sac de noix de coco pourries qu'il trouva sur le bord du chemin. Puis, sans plus tarder, il alla se réfugier en haut de son arbre.
De retour du marché, la mauvaise femme ne se douta de rien et posa le lourd sac sur sa tête pour le transporter jusque chez elle. Le jus des noix de coco pourries ne manqua pas de couler sur sa tête et le long de ses tempes, répandant une odeur nauséabonde.
La sorcière rentra donc chez elle bredouille, sans fruit à pain ni petit garçon à se mettre sous la dent. Cependant, elle ne s'avoua pas vaincue pour autant ! Elle aurait ce Nabawas et ses fruits seraient à elle !
Elle se métamorphosa donc une fois encore en jolie jeune fille. Le petit garçon se méfia en la voyant s'approcher. Il comptait bien ne pas tomber deux fois dans le même piège ! Mais les sorcières sont habiles, et celle-ci parvint aisément à séduire Nabawas, si bien qu'il descendit de l'arbre et se retrouva à nouveau enfermé dans son grand sac !
Cette fois, la sorcière se dirigea directement vers sa maison. Elle ne prendrait plus le risque de laisser ce chenapant sans surveillance !
Arrivée chez elle, elle ouvrit le sac et entreprit de découper Nabawas en morceaux à l'aide de son chambé. C'est alors qu'il s'écria : "Arrête ! Si tu veux me cuisiner correctement, il te faut des épices !
- C'est vrai, dit-elle alors. C'est donc ma fille qui te découpera pendant que j'irai en acheter !"
Quand elle eut quitté la maison, Nabawas arracha le chambé des mains de sa fille, et c'est elle qui fut découpée en morceaux. Le garçon, en entendant rentrer la mère, se cacha rapidement dans la charpente.
La sorcière trouvant le chaudron plein de viande, ne s'étonna pas de l'absence de sa fille. Elle l'assaisonna selon son goût et commença à manger quelques cuillerées. Hmmm, comme c'était bon ! Une voix chantonna alors : "La sorcière a mangé sa fille... la sorcière a mangé sa fille". Affollée, la méchante femme chercha de tout côté d'où venait cette voix !
Quand Nawabas se montra à elle, elle comprit qu'il disait la vérité, et fondit en larmes. Puis, elle se rendit sur la place du village et annonça au villageois : "Aujourd'hui, je suis bien punie de ma méchanceté. J'ai mangé ma fille en croyant manger Nawabas. C'est fini, à partir de maintenant, je ne serai plus jamais cruelle avec vous."
Tout le village se réjouit, surtout la mère de nawabas ! "Tu n'es pas un garçon obéissant, lui dit-elle, mais je suis très fière de toi. Grâce à toi, nous avons toujours de quoi manger, et tu nous a libérés de la sorcière !"

Unique à Mayotte.


Voici un panneau qui ne figure malheureusement pas sur le code de la route.  Les gens ont dû beaucoup abuser de l'eau gratuite fournie par la rivière à proximité. Admirez la merveilleuse chachiya (petit chapeau musulman) que porte le gentil Mahorais reconnaissable à sa peau noire. La DDE est très inventive ici : il existe aussi un panneau "interdit aux bouenis (femmes) et aux enfants" près du port.

dimanche 15 mars 2009

Conte mahorais

Nous avons eu la chance, samedi après-midi, d'entendre trois contes mahorais adaptés en français par un conteur local. Je vais essayer de vous en retranscrire au moins un (il y aura certainement quelques infidélités, car je n'avais pas pris de quoi prendre des notes et il est très long).

Le conte de Nabawas
Première partie : Nabawas ne veut pas aller à l'école
Nabawas était un petit garçon mahorais à l'esprit très contradictoire. Il refusait toujours d'obéir à ses parents et à ses frères et soeurs.
Un jour, sa mère décida que l'âge était venu pour lui d'aller à l'école pour apprendre à lire le Coran. Nabawas protesta : "Mais, maman, qu'est-ce que tu veux que je fasse à l'école coranique ?
- Mon fils, répondit la mère, tu iras à l'école coranique, comme tout le monde ! Je ne veux pas que tu deviennes un vagabond !"
La mère le traîna de force jusqu'à l'école. Là, le maître -le fundi- l'attendait de pied ferme. On l'avait prévenu contre le mauvais caractère de Nabawas, et il entendait bien se faire obéir de lui ! Il exigea donc du petit garçon qu'il s'assît près de lui, pour l'avoir toujours sous les yeux. Nabawas refusa tout net de s'exécuter. Non, il ne voulait pas s'assoir à côté de cet homme à l'air méchant ! La maman, qui n'avait pas encore quitté l'école, le menaça : "Si tu n'obéis pas, le fundi va te battre !" Comprenant ce qu'il risquait, Nabawas alla s'assoir près de lui.
Confiante, sa mère quitta l'école pour s'en retourner chez elle. A peine eut-elle tourné le dos, que Nabawas parvint à s'éclipser discrètement et à la suivre jusqu'à la maison. Quand ils furent rentrés chez eux, il se montra immédiatement à elle et lui dit : "Je ne veux pas aller à l'école coranique. Le fundi et les autres élèves sont méchants ! Je veux rester avec toi !"
La mère de Nabawas se lamenta toute la journée. Qu'allait devenir son fils ? Le lendemain, dès l'aube, elle le ramena à l'école. Malheureusement, Nabawas parvint une fois encore à s'échapper. Il ne retourna pas directement chez lui comme la veille. Non, il décida d'aller s'amuser dans la mangrove jusqu'à l'heure du retour de ses frères et soeurs de l'école coranique.
Cependant, quand il les rejoignit, il était couvert de boue de la mangrove ! Sa mère ne manqua pas de le remarquer ! "En sortant de l'école, les autres élèves m'ont poussé dans une flaque de boue ! mentit-il.
- C'est faux ! s'exclamèrent alors ses frères et soeurs. Nabawas n'est pas resté à l'école coranique ! Il est parti s'amuser dans la mangrove !"
La mère se mit très en colère, et il fut fouetté. Furieux contre ses frères et soeurs, responsables, selon lui, du châtiment qu'il venait de recevoir, Nabawas pris la décision de se venger. Il se rendit dans la forêt et y cueillit des fleurs fort malodorantes. Il les écrasa de façon à obtenir un jus qu'il répandit sur les draps de ses frères et soeurs durant leur sommeil.
Quand ils se réveillèrent et constatèrent la mauvaise odeur qui s'échappait de leur couche, ils crurent qu'ils avaient eu un "accident" nocturne ! Ils se précipitèrent donc honteusement à la rivière pour laver leur drap.
Dès qu'il les vit revenir chargés de leurs draps mouillés, Nabawas courut annoncer à sa mère que tous ses frères et soeurs avaient sali leur drap pendant la nuit. Il espérait sans doute que sa mère les battrait à leur tour ! Mais celle-ci ne fut pas dupe ! Tout le monde avait eu un "accident" sauf Nabawas ? C'était encore, à coup sûr, un mauvais tour de ce fieffé filou ! Nabawas fut à nouveau battu.
Ce jour-là, Nabawas ne s'enfuit pas de l'école. Il avait reçu tant de coups ! Il valait mieux faire profil bas quelques temps.
Quand sa mère le vit rentrer le soir avec toute la famille, elle fut si heureuse qu'elle acheta un énorme pain pour célébrer cet événement, et en trancha un morceau pour chacun.
Elle s'apprétait à distribuer chaque part, quand Nabawas déclara qu'il voulait absolument le quignon. Aussitôt, tous ses frères et soeurs l'imitèrent. Il fut donc décidé que personne n'aurait ce morceau. Tandis que les autres membres de la fratrie se contentaient de la tranche qui leur avait été distribuée, Nabawas fit la mauvaise tête. Il ne mangerait pas ce qui lui avait été donné. Lui, il voulait le quignon !
Il enterra sa part de pain et l'arrosa chaque jour de son urine, jusqu'au jour où un arbre commença à sortir de terre. C'était un arbre à pain ! La mère de Nabawas n'aurait plus à aller très loin pour nourrir sa famille !
Craignant les vols, le petit garçon élut domicile dans son arbre, dès qu'il commença à donner des fruits. C'était le seul arbre à pain du village, le risque était donc grand de se faire dévaliser !
Nabawas avait bien raison de se méfier, car la sorcière du village avait très envie de goûter à ses fruits.
A suivre...

Rencontre du troisième type

Aujourd'hui, nous étions en train de lire sur la plage, en compagnie de deux chiens, qui nous ont adoptés le temps de quelques heures, quand un homme nous a appelé en faisant des signes.

Il nous a dit : "Hélène, Fayçal ! Je vous connais, mais vous, vous ne me connaissez pas !" Au début, nous n'avons pas su quoi répondre... Qui était cet homme qui connaissait nos noms ? Eh bien, un lecteur ! Autant dire que ça fait bizarre !

samedi 14 mars 2009

Activité kayak

Le kayak est un sport très pratiqué à Mayotte car il permet de visiter les îlots qui se trouvent à proximité des plages. Nous aimerions intégrer un groupe qui fait des randonnées. Le hic c'est que les participants ont un bon niveau... ce qui n'est pas mon cas, puisque je n'ai pratiquement jamais fait de kayak. Fayçal a donc commencé à m'initier à l'art de la pagaie...

Pourquoi il n'y a que moi sur les images ? Parce que c'est Fayçal qui a l'appareil... et que j'ai déjà suffisamment de mal à faire avancer la barque.





La vidéo est un peu ratée... mais ce n'est pas si simple de filmer sur un kayak !

mercredi 11 mars 2009

Découverte des îlots du sud

Fayçal a contacté un pêcheur, qui nous a emmenés en bateau (avec quatre amis) voir les îlots du sud et nous a préparé un "voulé" (barbecue) de poissons.

Voilà à quoi ressemblaient les fonds marins ce matin ! Un bonheur ! (Je vous ai préparé un petit post spécial "corail". Très joli...)


Ensuite, nous avons accosté sur un îlot de sable blanc au milieu de la mer. Là, pas de corail, mais une eau transparente et très chaude !


Un joli garçon rencontré par hasard...

C'est qui ?

Fayçal et Guy (l'infirmier du collège).

Au retour, il a un peu plu... Un formidable arc-en-ciel nous a donc accueillis à la maison.

Edition spéciale "corail"



jeudi 5 mars 2009

Escapade suite : visite de Sada

Sur la route du retour, nous avons visité une ville du centre connue pour ses mosquées : Sada.

La plus grande mosquée de Sada.

Le linge sèche devant la mosquée.

Ilot de Sada.


C'est moi qui passe par là !

Petite escapade à Bouéni

Comme nous avons dû annuler nos vacances à Madagascar, pour cause d'instabilité politique, nous avons décidé de nous faire plaisir en passant deux jours dans le sud de Mayotte.

Bouéni est une petite ville tranquille qui a l'avantage de posséder plusieurs plages et d'offrir des possibilités d'hébergement... ce qui n'est pas si fréquent à Mayotte.

Fayçal a réservé une nuit dans un gîte qui loue des bangas traditionnels des Comores "aménagés" (lumière et douche froide). Nous disposions d'une moustiquaire super hermétique. Heureusement, parce que les araignées étaient au rendez-vous !