mardi 28 juillet 2009

Vacances aux Comores IV

Après une semaine très agréable à Moroni, nous avons pris le bateau pour Mohéli. Nous avions choisi ce moyen de transport bien naïvement... pour pouvoir profiter du paysage !

La veille, déjà, le temps pluvieux et venteux nous avait préoccupés. Alors, le matin du départ, quand nous avons vu tomber des trombes de pluie, nous avons commencé à nous faire beaucoup de soucis ! Michel et Cécile, inquiets pour nous, nous ont proposé des bracelets anti-mal de mer (merci !).


8h00 : Nous avons déposé nos bagages à l'agence de voyage pour qu'ils soient embarqués à bord.



9h00 : Après avoir attendu une éternité sous la pluie (heureusement que nous avions nos cirés), nous sommes passés au "contrôle des billets". On nous a fait passer par une porte étroite (en plein air), justement située au dessus d'une gigantesque flaque d'eau... dans laquelle nous devions inévitablement marcher... Par contre, les employés n'ont même pas regardé nos billets.


9h30 : Il a encore fallu attendre une bonne demi-heure (toujours sous la pluie) pour embarquer. Les voyageurs - jeunes, vieillards, femmes avec bébé - se bousculaient sans pitié.
La montée à bord s'est faite de façon très originale. On nous a tous fait passer sur une planche d'à peine trente centimètres de large, sans la moindre sécurité ! Les premiers passagers se sont entassés en haut, et ont tous laissé leur valise au bord de la planche... si bien qu'une fois l'exercice d'équilibriste achevé, on ne savait pas où posé le pied.
Personnellement, j'ai traversé pieds nus parce que mes tongues étaient trop glissantes (à cause de la pluie) et j'ai marché (sans remords) sur les bagages des autres.





10h00 : Nous nous sommes installés en bas, où nous avons trouvé des places assises... à côté des toilettes - celles-ci étaient d'ailleurs très rustiques car elles ne disposaient pas de chasse d'eau ! C'était un employé qui les nettoyait avec un seau d'eau de mer.
Un nouveau contrôle des billets et des pièces d'identité a eu lieu. Nous avons assisté à de grosses disputes entre des passagers et des employés... Beaucoup criaient, mais nous n'y comprenions rien, puisqu'ils parlaient en comorien.


10h30 : Enfin, le départ (avec "seulement" 1h30 de retard) !
Les employés nous ont consciencieusement distribué plusieurs petits sacs plastique à chacun. Aucune consigne de sécurité ne nous a été donnée. On ne nous a même pas montré où se trouvaient les gilets de sauvetage...
Très vite, le bateau s'est mis à tanguer. On se serait cru dans un manège de Disneyland. Au début, Fayçal a filmé et pris quelques photos... mais il n'a pas tardé à se trouver très très mal. Presque tous les passagers (sauf moi !) ont vomi tout au long de la traversée.






Sur cette vidéo, observez le niveau de la mer, au fond de l'image.


15h00 : Fin du voyage. Les sacs plastiques contenant le vomi ont tous été jetés par dessus bord, juste avant d'arrivée à la capitale de Mohéli (Fomboni). Le sort des poissons, dauphins et tortues qui mourront en avalant les quelques 300 sacs jetés à la mer n'intéresse pas la compagnie de bateau, bien entendu !

Au port, à peine avions-nous mis le pied sur la terre ferme, qu'un agent nous demandait de remplir un formulaire administratif... Je m'en suis occupée, pendant que Fayçal récupérait nos bagages, abandonnés sur le quai à qui voulait les prendre par les employés du bateau.

Après cette douloureuse aventure, nous nous sommes juré de ne plus reprendre le bateau aux Comores. Nous avons donc dû renoncer à visiter la troisième île des Comores (Anjouan).

lundi 27 juillet 2009

Vacances aux Comores III

L'une des attractions principales de Ngazidja ("Grande Comore" en comorien) est son volcan (en activité) : le Karthala. Nous avions l'intention d'en faire l'ascension... mais, conscients de notre absence de préparation physique et d'équipement adapté, nous y avons renoncé. Et tout compte fait, vu le mauvais temps, c'était mieux comme cela.

Nous avons tout de même passé plusieurs journées en dehors de Moroni.

La distillerie d'ylang-ylang

Pour notre première excursion, nous avons accompagné l'une des pensionnaires de Michel (envoyée par l'ONU) en visite dans une distillerie d'ylang ylang (la fleur des fleurs).



A l'entrée de la distillerie, des messages de paix étaient affichés.








La responsable de la distillerie, qui nous a fait visiter.



Le laboratoire où, autrefois, des parfums étaient fabriqués.


Dans le jardin de la distillerie, il y avait un maki très sociable et très gras...

... et aussi des autruches ! Sur la photo, voici Chadia, qui participait à la visite.

Nous l'avons revue plusieurs fois après cette journée, et elle nous a expliqué beaucoup de choses sur le "Grand Mariage Comorien"... car elle-même attend le retour de son fiancé (parti étudier en Allemagne) pour le célèbrer.

Le Mariage aux Comores

Pour les Grands Comoriens (habitants de Ngazidja), le "Grand Mariage" est une façon pour un homme et une femme de devenir des notables dans leur village (de faire partie de ceux qui prennent les décisions). Ce n'est pas un simple mariage. N'importe qui ne peut pas le célèbrer. Pour le faire, il faut avoir accumulé une fortune sous la forme de bijoux offerts par l'époux à la mariée.

Pour les Grands Mariages comme pour les mariages simples, la femme n'est pas forcément choisie par le mari. Traditionnellement, elle est choisie par sa soeur ou sa mère. Le plus important est que les familles des mariés s'entendent bien.

Ce sont les parents de la mariée qui organisent la fête. A cette occasion, pour montrer que ce sont "des gens bien", ils dépensent souvent de très grosses sommes d'argent. Les deux époux ne se rencontrent que le jour du mariage... et si le mari n'est pas content, il peut ensuite choisir de divorcer. Il lui suffit de dire "je divorce de toi" trois (ou quatre ?) fois de suite. Pour la femme, c'est souvent plus délicat car elle doit demander à un homme de sa famille d'agir pour elle.

L'homme a souvent plusieurs épouses et passe de la maison de l'une à la maison de l'autre (chaque femme reçoit de son père une maison au moment de son mariage).

Excursion dans le nord

Après notre visite de la distillerie, nous avons passé une journée dans le nord avec Saïd, le chauffeur de Michel.


Voilà Saïd qui pose...



et Saïd qui conduit.


Il nous a emmené à la plage de Maloudja. C'est une superbe étendue de sable blanc, devant un hôtel-restaurant, où nous n'avons malheureusement croisé aucun touriste.


Au loin, sur cette photo, on aperçoit un navire de guerre français à la recherche de corps, ou des boîtes noires de l'avion venu de Marseille qui s'est écrasé à proximité de cette plage.

La France a beaucoup aidé les Comores dans la gestion de la crise causée par cette catastrophe. Les fonctionnaires du consulat qui logent chez Michel étaient surchargés. Malheureusement, les Comoriens rancuniers se sont imaginé que c'étaient les Français qui étaient responsables de l'accident. Selon la rumeur, un missile aurait été tiré sur l'avion... Quelle imagination !



Là, nous sommes au "Trou du prophète". Selon la légende (démentie par tous les historiens), Mahomet aurait débarqué à cet endroit pour convertir les Comores.


On se plaint des routes à Mayotte... mais on est mieux équipés que les Comoriens !




Voici, le lac salé, apparu au fond d'un cratère éteint. C'est superbe !


Excursion dans le sud

Le jour où nous avons visité le sud, nous avons eu très froid !






En dehors de Moroni, il n'y a ni l'électricité ni l'eau courante... donc les gens recueillent l'eau de pluie et font la vaisselle et la lessive dans la mer.


Des enfants jouent aux ninjas dans les rues du villages de Chinguini.


En avant pour la lessive !


L'une des nombreuses chèvres du village.


Les "galawas" des pêcheurs du village.


La plage.



Le Mbachilé

En fin de séjour, nous avons grimpé au sommet de l'un des petits cratères de Ngazidja en compagnie de Victor, un pensionnaire russe de la villa Jessica.


Vue du sommet sur un autre petit cratère.

dimanche 26 juillet 2009

Vacances aux Comores II

Moroni


La mairie de Moroni.

Quel plaisir de se retrouver dans une capitale ! Comparée à Mamoudzou (la capitale de Mayotte), la capitale de Grande Comore est vraiment une très grande ville. L'ambiance qui y règne est à la fois fortement marquée par l'influence du monde musulman et la culture française.

Une boutique du "Petit marché"..

L'influence française est le fruit de la colonisation. La relation entre les Comores et la France sont très ambigües... teintée d'admiration, de rancoeur (de la part des Comoriens) et de culpabilité (de la part de la France).
Les Comores n'ont atteint l'indépendance qu'au milieu des années 1970. On a d'abord proposé un référendum à toutes les îles de l'archipel, et l'indépendance l'a emporté. Ensuite... la France a changé les règles du jeu en décidant de considérer les votes île par île. Un deuxième référendum organisé en 1976 a confirmé que Mayotte se positionnait contre l'indépendance. C'est à ce moment-là qu'elle a été soustraite aux Comores... ce que les Grands Comoriens n'ont jamais accepté.



La marque arabo-persique est ancienne. Elle s'explique géographiquement car Grande Comore est l'île de l'archipel la plus proche de la Péninsule arabique et de l'Iran, et historiquement, car la première invasion qu'elle a subie est celle des "Chiraziens" (des Iraniens). Ce sont eux qui sont à l'origine de l'implantation de l'Islam aux Comores... Actuellement, on remarque un rapprochement politique, à mesure que la France se détâche.

Les habitants de Moroni sont très accueillants. Ils parlent un français excellent (bien meilleur que celui des Mahorais !) et sont très contents de parler cette langue avec les étrangers. Les premiers jours, les gens nous regardaient comme des extra-terrestres, parce qu'ils n'étaient pas habitués à voir des gens faire du tourisme.

Nous avons visité les mosquées et la médina (vieille ville) accompagnés par un petit jeune homme prénommé Elah.


La nouvelle mosquée du vendredi... où nous avons été mal accueillis par un moullah pakistanais (pourtant nous avions demandé l'autorisation pour faire des photos).


Le coin réservé aux femmes dans la nouvelle mosquée.

Il faut se voiler et se déchausser pour entrer (par respect). A l'ancienne mosquée, on ne nous a pas fait de problème. Les gens se sont dits "honorés" que nous voulions prendre des photos...


L'ancienne mosquée du vendredi.


Un homme qui prie (ça lui faisait plaisir d'être photographié).


L'intérieur de l'ancienne mosquée.


Les portes de la médina sont très belles (bien qu'en mauvais état). Elles sont toutes surmontées par des inscriptions en arabe (que personne n'a su nous traduire) sûrement pour que Dieu protège les habitants des maisons.




Les Comoriens adorent le football, et beaucoup sont fans de l'OM ! Normal, puisqu'ils regardent la télé française et que la plupart ont de la famille à Marseille.


Fayçal et Elah (le garçon au bidon) marchent dans la médina.

Le marché de Moroni. Attention, il faut savoir marchander !

Vacances aux Comores I


Cet hiver, nous avons décidé de partir à la découverte des îles de l'archipel des Comores (dont Mayotte fait originellement partie).

Notre programme consistait à nous rendre à Moroni par Comores Aviation et à nous acheminer vers Mayotte en bateau. Deux escales de plusieurs jours étaient prévues à Mohéli et à Anjouan.

En ce qui me concerne, j'avais quelques appréhensions avant de partir. Nous avions vu de superbes photos de Moroni et d'Anjouan... Mais, vues de Mayotte, les Comores représentent la misère et l'insécurité (les militaires ne sont pas autorisés à s'y rendre !). Qu'allions-nous trouver là-bas ?

Quand nous avons vu le tout petit avion qui allait nous transporter, nous n'avons pas été rassurés ! Cependant, malgré quelques secousses, le voyage s'est passé sans encombre.

Première étape du voyage : Moroni

L'hébergement

Dans la capitale comorienne, nous avons été reçus comme des rois à la Villa Jessica. C'est la maison d'hôtes de Michel "Bonbon Djema", le Bernard Tapie local. Pendant une dizaine d'années, cet ancien patron d'usine de bonbons a financé, dirigé et entraîné une équipe de football qui a raflé toutes les victoires aux Comores. Bien que ses activités footballistiques soient désormais interrompues, sa popularité reste énorme. Partout en ville, et même en dehors, il suffit de dire aux taxis d'aller chez "Bonbon Djema" pour être ramené à bon port !


La chambre.


Le salon de la villa.


Michel, dans le bureau de Cécile (la photo n'est pas très réussie).

A notre arrivée, Cécile (Mme "Bonbon Djema"), nous a prêté une carte de Grande Comore, un bon guide touristique (introuvable à Mayotte), et prodigué de bons conseils sur les visites à faire dans l'île.

Michel nous a concocté plusieurs jours de suite de vrais repas de fête ! Chez lui, on mange tous ensemble à 13h30, autour d'une même table, avec tous les pensionnaires... comme une grande famille ! Du coup, on fait plus facilement connaissance !


L'entrée du jour.


Le plat du jour (spécialités comoriennes, ce jour-là). Et le dessert (du gâteau de riz) a échappé à notre objectif !


La maison met même à disposition des pensionnaires des appareils de sport (pour ne pas culpabiliser)... Le grand luxe !

Bref, nous avons été chouchoutés ! Merci Michel et Cécile !