mardi 29 septembre 2009

Prof... un métier à risque !

A Mayotte, il se trouve que les salles sont très "aérées" grâce aux jalousies cassées... si bien qu'on a souvent l'impression de faire cours en plein air. Les oiseaux rentrent et sortent à leur gré, sans qu'on ne puisse rien y faire.
Au début, je trouvais charmant de voir entrer et sortir les petits oiseaux...mais, quand mes fidèles visiteurs ont commencé à construire leur nid, j'ai constaté les dégats qu'ils pouvaient causer. Il y avait des plumes, des crottes, brindilles partout sur mon bureau et devant le tableau !
Après avoir signalé plusieurs fois (en vain) la présence indésirable d'un nid au dessus du tableau... l'inévitable a fini par se produire ! Une crotte est tombée... et est venue se loger sur ma tête !
Les élèves n'ont rien vu (ils étaient bien concentrés sur leur travail). Deux solutions s'offraient à moi : agir, me faire remarquer et entendre les élèves parler toute l'année de cette crotte, ou ne rien faire et prier pour qu'ils ne voient rien. J'ai opté pour la deuxième possibilité... et ai courageusement fait cours avec ma crotte sur la tête. J'ai bien fait car aucun de mes élèves ne l'a remarquée... et j'ai obtenu le jour même l'intervention d'une équipe spécialisée.

jeudi 24 septembre 2009

Des élèves ont été emportés par la PAF

Beaucoup de nos élèves sont des Comoriens (de l'île d'Anjouan) sans papiers. Certains sont arrivés récemment à Mayotte, mais d'autres y sont nés de parents illégaux, qui ne savaient pas que s'ils faisaient les démarches nécessaires pour déclarer la naissance de leur enfant, leur bébé serait Français. D'autres encore sont arrivés très jeunes et n'ont jamais connu autre chose que Mayotte.

Quand nous faisons cours, nous ne faisons aucune différence entre les jeunes en règle et ceux qui ne le sont pas. De toutes façons, ces données ne nous sont pas transmises par l'administration du collège. Parfois, il arrive cependant que nous découvrions l'envers du décor... par exemple, quand nous apprenons que la Police Aux Frontières a débarqué dans le village et emporté des parents, ou nos élèves eux-mêmes.

C'est ce qui s'est passé hier, quand une élève de Fayçal a frappé à la porte de la salle des profs à 7h00. Un des élèves de 3ème de la classe dont Fayçal est le professeur principal venait d'être embarqué par la Police, alors qu'il était sorti pour se laver derrière chez lui. Les mineurs scolarisés ne peuvent pas être expulsés, mais bien entendu, le jeune n'avait pas son carnet de correspondance sur lui. L'élève, très gentil et travailleur, a donc passé la journée au centre de détention et a été relâché grâce à un appel du collège.

J'ai appris qu'un de mes élèves avait été embarqué aussi : il avait jeté des pierres sur la Police... Ce geste est condamnable, mais comment ne pas comprendre cette haine envers ceux qui viennent les râfler devant chez eux quand ils ne font aucun mal à personne ? Un jour viendra sûrement où ce seront tous les Métropolitains qui recevront des pierres.

Quand on pense, en plus, que Mayotte est comorienne, selon le droit international (voir article sur l'ONU), la politique d'expulsion massive des Comoriens de Mayotte passe mal... Ils sont ici plus chez eux que nous !

C'est dur d'être complice de ce système. C'est insupportable de penser que des jeunes méritants et gentils vont aller droit à la catastrophe malgré tous leurs efforts, tandis que d'autres, paresseux ou désagréables, mais qui ont des papiers s'en sortiront mieux... car, ensuite, même diplômés, les jeunes sans papiers ne pourront jamais travailler légalement et pour un salaire honnête ici.

Au lieu de dépenser autant de moyens pour enrayer l'immigration clandestine anjouanaise, pourquoi ne pas prendre le mal à la racine et aider (efficacement, pas seulement en versant de l'argent) l'île d'Anjouan à se développer ? Nous serions tellement plus fiers de la France !

mercredi 23 septembre 2009

Un muezzin bien matinal !

Ces deux dernières nuits, alors que le Ramadan est terminé et que nous espérions retrouver des nuits un peu plus calmes, notre nouveau muezzin fait du zèle !

Pendant le Ramadan, il réveillait les fidèles à 4h30 du matin pour qu'ils mangent et boivent avant le lever du soleil (qui, chez nous, a lieu à 5h15). Nous étions réveillés tôt, mais cela nous semblait supportable. Désormais, il appelle les fidèles à 3h50... et dans la foulée, tous les coqs du quartier se mettent à chanter !

Nous voulons retrouver notre ancien muezzin, qui chantait très bien et très doucement à des heures tout-à-fait normales !

ONU : La ''question de l'île comorienne de Mayotte'' une nouvelle fois ajournée (article publié par Malango)

En prélude à la 64ème session de l'Assemblée générale de l'ONU qui débutait aujourd'hui, l'assemblée a fait savoir que la « question de l'île comorienne de Mayotte » était reportée sine die.

Comme lors de sa dernière session en septembre 2008, l'Assemblée générale des Nations Unies a fait savoir qu'elle a « décidé de reporter à une date qu’elle n’a pas précisée, l’examen du point intitulé « Question de l’île comorienne de Mayotte ». Cette question concerne le contentieux territorial entre l'Union des Comores et la France qui revendiquent toutes deux la souveraineté sur l'île de Mayotte.

L'Union des Comores met en avant le principe imposé par l'ONU de respecter, lors des décolonisations, les « frontières issues de la colonisation ». La France, quant à elle, met en avant le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ».

La France a été condamnée plusieurs fois par l'assemblée internationale, mais ces condamnations sont restées sans effet. Faisant partie du Conseil de sécurité, elle dispose d'un droit de véto sur les résolutions prises par l'assemblée.

Il est un autre litige territorial dans la région. Largement éclipsé par celui qui oppose l'Union des Comores à la France, le contentieux entre Madagascar et la France à propos des îles, inoccupées, des Glorieuses, d'Europa, de Juan de Nova et de Bassas-da-India dure lui aussi depuis de nombreuses années. Certes les enjeux humains sont moins importants, ces îles n'étant occupées que par quelques chercheurs, météorologistes et militaires français.

En revanche, les enjeux financiers ne sont pas anodins, compte tenu des faibles revenus de la Grande Ile. Mayotte vient ainsi de récupérer 258.000 euros qui représentent une partie des revenus de sa ZEE (zone économique exclusive). On peut estimer à environ 400.000 euros, chaque année, le montant des droits qui reviendraient à Madagascar s'il venait à récupérer la souveraineté sur ces quatre îlots dont les ZEE occupent une bonne partie du Canal du Mozambique.

Cette question a, elle aussi, été reportée, mais à la prochaine session. « La « Question des îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India » se verra inscrite, quant à elle, à l’ordre du jour provisoire de la soixante-cinquième session ».

dimanche 20 septembre 2009

L'Aïd

Depuis trois ou quatre jours, le bruit courait que l'Aïd (fête qui marque la fin du Ramadan) tomberait lundi. Musulmans et non musulmans croyaient donc bénéficier d'un week-end prolongé.

Malheureusement, ce dimanche matin, au réveil, nous avons eu le grand étonnement d'entendre des chants religieux. Les grandes autorités religieuses ont déclaré que, selon la lune, l'Aïd tombait aujourd'hui.

Ce sera donc un dimanche comme les autres. Au programme : correction de copies et préparations de cours... et couché à 20h30, parce que demain je reprends à 7h15. Quelle déception !!!

Une résidence très sécurisée

A Mayotte, les résidences "mzoungous" (trop chères pour les Mahorais, donc habitées par des Métro) sont fréquemment visitées par des cambrioleurs. Toutes les mesures sont donc prises pour améliorer la sécurité et prévenir les vols.
En voici la preuve :

Notre gardien de nuit remplaçant est un "fétiche" armé d'une matraque, qui jètera le mauvais sort sur les voleurs.